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Infos Juin 2013

 Uncategorized
Cincinnati, Ohio, juillet, 2013
Chere lectrice, cher lecteur:

Les mois d’avril et mai 2013 ont été très intenses en Haïti : célébration des PremièresCommunions, repérages pour le tournage du film, sensibilisation dans les écoles et à la radio.Quinze enfants ont fait leur Première Communion et je ne saurais dire à quel point il étaitémouvant de les voir accompagnés à l’église par leur professeur puis quand je les ai pris enphoto a l’autel : ils étaient rayonnants de joie et n’ont cessé de sourire en me regardantpendant la cérémonie. En Haïti, faire sa Première Communion est une étape incontournablepour avoir sa place dans la société.

L’équipe du film qui sera fait à partir de mes deux livres Restavec et My Stone of Hope, estégalement venue en Haïti. Nous avons passé six jours ensemble et je les ai accompagnés un peupartout, y compris dans le village ou je suis né, afin de faire des repérages pour le film. Nous ensommes désormais à la pré-production, et l’actrice qui jouera l’un des principaux rôles a déjàété choisie.

Mi-mai je suis intervenu dans quatre établissements scolaires de Port-au-Prince et j’ai distribuéune centaine d’exemplaires de mon premier livre, Restavec, à des élèves méritants considéréspar leurs professeurs comme les futures élites de leur communauté. Je rappelle que lorsqueRestavec est sorti il y a 12 ans, j’ai été vivement critiqué pour avoir exposé "le linge sale d’Haïti”au reste du monde. Aujourd’hui je suis accueilli et bienvenu sur les télévisions et les radioscomme invité spécial et comme intervenant dans les écoles et universités. C’est bien la preuveque les mentalités peuvent évoluer positivement. Le support des medias haïtiens a du reste étéet continue d’être déterminant dans les énormes progrès que nous avons faits dans notre luttecontre l’esclavage des enfants.

A la fin du mois de mai, nous avons filmé 500 élèves chantant Lanbi Konnen (Youtube), lachanson que nous avons produite en 2011 pour sensibiliser le public Haïtien. Nous allonsdistribuer ce nouvel enregistrement à d’autres écoles et les encourager à enseigner la chansonà leurs élèves. Dès le mois d’octobre prochain, une école de 3.000 élèves s’est engagée àmettre la chanson a son programme. Nous souhaitons qu’environ 500.000 enfants apprennentla chanson dans les cinq prochaines années, pour modifier en profondeur les mentalités quiaujourd’hui perpétuent l’esclavage des enfants. C’est dans ce but que les radios organiserontdes concours de chants avec les écoles et que des prix seront remis aux gagnants : laptops, potsde peinture, tableaux noirs, eau potable, cartables etc. Il nous faudra financer l’achat des prixet la publicité.

C’est après un discours que j’avais fait en Suisse en 2004 sur l’esclavage des enfants qu’unancien Ambassadeur Haïtien auprès des Nations Unies m’a suggéré l’idée d’utiliser une chansonau message fort pour alerter la population sur le problème et changer les mentalités. Il aurafallu six ans de réflexion et de travail pour trouver le bon message. En janvier 2010, après leséisme qui tua Presque 300.000 personnes, plongeant des milliers de nouveaux orphelins dansl’esclavage, j’ai contacté une poétesse Haïtienne, Marie-Carmel Perodin, qui a composé LanbiKonnen (« le son de la conque retentit », en souvenir des esclaves qui sonnèrent l’appel de laliberté en soufflant dans la conque).

Aujourd’hui la chanson est largement diffusée sur les ondes haïtiennes. Comme la plupart desenfants scolarisés dans les écoles publiques n’ont pas la télévision ni même la radio, il estimpératif de leur faire apprendre la chanson.

Voici le nouveau défi auquel vous convie aujourd’hui la fondation Restavec.

Jean-Robert Cadet

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Si vous étiez un enfant restavek vous seriez très probablement L’un des 300 enfants haïtiens considérés comme des travailleurs mineurs maintenus en situation d’esclavage
Si vous étiez un enfant restavek, il est plus probable que vous auriez faim faute de pourvoir vous nourrir suffisamment. Par ailleurs votre nourriture n'aurait pas les valeurs nutritionnelles nécessaires à quelqu'un qui travaille dur toute la journée
Si vous étiez un enfant restavec, il serait probable que :
Vous habitiez en ville dans une famille à laquelle vous n'appartenez pas en tant qu’enfant adoptif mais comme leur serviteur.
Si vous étiez un enfant restavec, aucun de vos doits ne serait respecté.
Si vous étiez un enfant restavec, vous seriez plus probablement âgés :Entre 5 et 15 ans et sans enfance.
Si vous étiez un enfant restavec,
Vous seriez victime d’abus physiques, émotionnels et sexuels