Septembre 2014

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Si les derniers mois passés en Haïti ont été parfois très difficiles, j’ai pu constater que le travail que nous menons commence à aboutir très concrètement et que le sujet des droits de l’enfant progresse de façon incontestable.

Après une arrivée sur place très éprouvante le 15 mai, où après avoir été pris en filature à la sortie de l’aéroport, j’ai été arrêté et brutalement dépouillé de tout par six hommes armés, j’ai ensuite été contaminé par le Chikungunya et dans l’incapacité de travailler pendant plusieurs jours. En effet, Haïti a connu en mai une importante épidémie de cette maladie transmise par le moustique tigre, une maladie qui provoque de fortes fièvres et des douleurs articulaires graves et parfois totalement invalidantes. L’épidémie a entraîné la fermeture de nombreuses écoles bien avant la fin de l’année scolaire normale. Heureusement, les premières Communions de 10 enfants ont pu être malgré tout être assurées comme les années précédentes, et vous connaissez l’importance de ce sacrement dans l’évolution sociale et mentale des enfants concernés.

La deuxième partie de mon séjour a été nettement plus facile et fructueuse. J’ai organiséune conférence à Gonaives où j’ai réuni quelques 200 directeurs d’établissements. La mise au programme scolaire de la chanson Lanbi Konnen (Youtube) a été accueillie avec enthousiasme et les participants, convaincus désormais de la nécessité d’en finir avec l’esclavage des enfants, se sont montrés très déterminés à ce que l’ensemble de leurs élèves apprennent la chanson. 300 CDs, DVDs et exemplaires écrits des paroles ont été distribués à cette occasion. Je sais que l’enseignement de la chanson a été initié dans les jours qui ont suivi par les professeurs des écoles représentées à cette conférence et j’ai reçu de nombreux appels pour venir voir les enfants chanter dans différents établissements, ce que je ferai lors de mon séjour d’octobre.

Le 8 juin, Haïti a célébré le jour national de l’enfance et beaucoup d’écoles ont participé à cette journée en faisant chanter publiquement Lanbi Konnen par leurs élèves, les radios etles chaines de télévision ont largement rediffusé mes interviews et ont passé presque en boucle le clip video de Lanbi Konnen. Cet évènement a incité des dizaines d’autres directeurs d’établissements et de professeurs à contacter les radios et télévisions pour demander comment se procurer le CD ou le DVD et comment me contacter.

Tout ceci nous amène à considérer que nous devrions toucher, d’ici à la fin de cette nouvelle année scolaire, un nombre record d’enfants, d’élèves et d’étudiants, soit pratiquement 80%des enfants scolarisés :c’est toute une nouvelle génération qui aura compris qu’il doit être mis fin à ce système. Cette avancée si rapide en temps et si importante en nombre de personnes sensibilisées dépasse largement les ambitions que nous avions au départ. Cette chanson est vraiment devenue un « tube » très populaire et j’ai même eu la grande surprise d’entendre un enfant de deux ans (qui ne va donc pas encore à l’école) la chanter dans son intégralité sans se tromper d’une parole.

Lors de mon prochain voyage en octobre, deux nouvelles grandes conférences seront organisées dans le sud du pays où de nombreuses écoles nous sollicitent. Les 300 CDs et DVDs distribués à la conférence de mai étaient largement insuffisants dans un pays où il n’y a aucun relais internet et aucun moyen de dupliquer, et l’idéal serait de disposer d’au moins 2000 exemplaires pour répondre à la demande lors des conférences qui seront organisées, non seulement en octobre, mais aussi les mois suivants.

Je vous renouvelle mes remerciements pour votre soutien fidèle.